Les rites funéraires nippons sont un mélange complexe de traditions shinto et bouddhistes. Les pratiques sont encore très respectées car la mort est vue comme le commencement d’une nouvelle vie dans l’au-delà. Qui plus-est, la peur de voir l’esprit du mort revenir hanter sa famille si elle n’a pas pris soin de bien l'honorer est vive.
L‘origine des cérémonies funéraires japonaises.
Elles trouvent leur origine dans les traditions bouddhistes et shintoïstes. Ces traditions sont ancrées profondément dans la culture et l’histoire des japonais qui sont d’ailleurs parmi ceux qui dépensent le plus au monde au moment des obsèques. En effet, tout est fait pour que le défunt soit honoré et satisfait d’avoir bien été pris en charge afin qu’il n'ait pas envie de revenir perturber les vivants. Les plus shintoïstes, ont chez eux un autel honorant les ancêtres, cette coutume vient de Chine et des enseignements de Confucius, symbolisant le respect quotidien des vivants pour les générations passées leur permettant d’être en vie aujourd’hui.
Comment se déroulent les obsèques au Japon ?
Le plus tôt possible après la mort, des proches appliquent “matsugo no mizu” l’eau de dernier moment, sur les lèvres du défunt, afin de permettre à son esprit de s’échapper pour se réincarner. Ensuite, il y a la décoration du coussin sur lequel la tête du défunt reposera, celui-ci est agrémenté de fleurs et d’encens. La veillée funèbre se tient généralement le lendemain du décès soit au domicile familial soit dans un temple. C’est le moment pour beaucoup de lui rendre hommage et de voir le défunt une dernière fois. Chaque personne qui vient rendre hommage apporte une enveloppe contenant de l’argent qu’elle remet à la famille afin de participer aux frais des funérailles. En sortant de là, les visiteurs s’asperge de sel afin de se purifier des esprits et du malheur qui pourraient vouloir les suivre chez eux. Six pièces d’argent seront déposées près du défunt afin qu’il puisse payer sa traversée du fleuve des morts, le Sanzu-no-kawa (notre Styx à nous). A côté de lui seront également posés un couteau pour l’aider à se défendre contre les autres morts si besoin, ainsi qu’un bol de riz garni de baguette plantées verticalement, son dernier repas avant de partir.
Incinération ou enterrement au Japon ?
Au Japon, le mort est obligatoirement incinéré, par manque de place mais aussi par coutume. La tradition veut que ce soit des membres de la famille du défunt qui fassent glisser son corps dans la chambre crématoire. Ensuite, les cendres sont placées dans une urne en commençant par celles des pieds puis en remontant doucement jusqu’au crâne afin de perturber le moins possible l’ordre du corps et le repos du mort. Commence ensuite une période de deuil de 49 jours appelé le shiju-kunichi, durant laquelle une série de cérémonies est tenue tous les sept jours afin d’aider l’âme du défunt à trouver son chemin. A la suite de quoi une ultime cérémonie se déroule lors de laquelle l’urne sera placée dans le tombeau familial, avec des bougies, de l’encens, une photo du défunt et un prêtre chantant des sûtras. Ensuite il y aura une cérémonie le 100 éme jour après la mort, puis une chaque année à la date anniversaire.
Pourquoi les japonais préfèrent l’incinération ?
Les japonais estiment que si l’on respecte le mort, on ne doit pas le laisser se putréfier car il s’agit d’un grand déshonneur risquant de laisser l’âme errante. Cette croyance est issue du mythe de la descente d’Izanagi dans le royaume des morts.
Quelle est la couleur du deuil au japon
En France la couleur du deuil est le noir, au Japon, le deuil se porte plutôt en blanc, couleur représentant l’esprit, l’âme, afin que le défunt se tourne vers la lumière de l’au-delà. Cependant, pour l’enterrement les japonais porteront des habits formels noirs tels qu’un costume ou un kimono.