Le seul nom de la Dame blanche suffit à donner la chair de poule… Mais, si vous croyez que les histoires associées à ce personnage ne sont que des légendes urbaines, vous avez tout faux ! Cette croyance populaire, apparue pour la première fois au Moyen-Âge, a beaucoup évolué, sans jamais perdre sa capacité à nous faire frissonner. Je vous propose de remonter aux origines de ce mythe glaçant pour mieux en percer les mystères.
Une première mention remontant au Moyen-Âge
La légende de la Dame blanche est née dans des écrits médiévaux. C'est à cette époque que l'on mentionne pour la première fois dans des textes l'existence de fées malveillantes évoquées sous le nom de “femmes blanches”.
Cette légende reste vivace lors des siècles suivants puisque, au XVIe siècle, une croyance populaire prétend que les dames blanches sont particulièrement dangereuses pour les petits enfants…
Une croyance très répandue au XIXe siècle
La légende de la Dame blanche s'est non seulement perpétuée jusqu'au XIXe siècle, mais elle a pris de l'ampleur à cette époque, ancrant dans l’inconscient collectif l’image glaçante de ces apparitions fantomatiques.
Au cours de cette période fertile en légendes et en croyances populaires, les dames blanches font l'objet de nombreux récits effrayants. Cette expression sert alors à désigner des fées mais aussi des revenantes…
Des histoires de fantômes et bien plus encore
Au XIXe siècle, les dames blanches sont soit des fées qui gardent un territoire sur lequel il est risqué pour les humains de s'aventurer, soit des femmes revenues de l'au-delà.
Ces fantômes sont qualifiés de “dames”, car il s'agit en général de châtelaines qui hantent leur demeure après avoir connu une mort funeste. La couleur blanche de leur vêtement fait référence au suaire dans lequel on enveloppait les défunts mais aussi à l'innocence de ces victimes, souvent décédées dans des circonstances tragiques.
Les légendes qui entourent la Dame blanche suivent une trame commune et décrivent des femmes n'ont pas reçu l'extrême-onction avant de mourir et qui sont condamnées à revenir dans le monde des vivants. Parce qu’elle fait référence à l’un des sept sacrements, cette légende qui a traversé les siècles s'inscrit dans la culture chrétienne.
Une légende adaptée au monde moderne
Aussi étonnant que cela puisse paraître, la légende de la Dame blanche n'a pas disparu avec le passage du temps et l'avènement du monde moderne. Alors que de nombreuses légendes chrétiennes sont tombées dans l'oubli, celle-ci a mystérieusement survécu dans l'imaginaire collectif.
Une femme vêtue de blanc est ainsi réapparue dans les histoires de fantômes aux États-Unis dans les années 1930, sous les traits d'une auto-stoppeuse ! La légende, revisitée pour s'adapter aux réalités de notre société, dit que cette femme vêtue de blanc apparaît aux automobilistes pour les sauver de la mort.
Dès les années 1960, la légende de l'auto-stoppeuse traverse l'Atlantique pour gagner la France. Les Français commencent même à y croire dur comme fer après un incident survenu le 20 mai 1981 à Palavas-les-Flots. Ce jour-là, trois adolescents racontent avoir pris une femme en stop dans leur R5 en pleine nuit. La passagère restée jusqu'à la silencieuse crie soudain au conducteur de faire attention au prochain virage. Celui-ci ralentit et passe le virage avec prudence, avant que la mystérieuse femme habillée de blanc ne s'évapore…
Aujourd'hui encore, plusieurs superstitions sont associées à ce personnage fantomatique. Cette femme vêtue de blanc apparaîtrait à minuit dans le miroir si l'on se risquait à répéter son nom... Elle hanterait aussi certains lieux chargés de magie comme la forêt de Brocéliande et le château de Trécesson en Bretagne. Une légende locale veut qu'elle apparaisse sur les toits du château les soirs de pleine lune … Dans cette région en particulier, le mythe prolifique des dames blanches s'entremêle aux croyances celtiques et à la légende arthurienne.
En France, il existe autant de versions de cette légende que de châteaux hantés. L'une d'entre elles prétend que la dame blanche se promène la nuit dans le château de Puymartin dans le Périgord et arpente les chemins de ronde aux environs de minuit.